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Un peu d'éthymologie financière
Source : Annick LEMARCHAND, Du dépérissement à l'amortissement. Enquête sur l'histoire d'un concept et de sa traduction comptable. Ouest Editions, 1994. En 1673, une ordonnance royale obligea les commerçants à établir un inventaire tous les deux ans. L'emploi croissant de la comptabilité en partie double entraîna progressivement la confrontation des données comptables avec les inventaires estimatifs. La prise en compte de la "moins-value ou dépérissement" du stock souligne le rôle charnière de ce poste comptable bilantiel avec le compte d'exploitation des commerçants. Pourtant, la plupart des entreprises industrielles de l'époque utilisaient la comptabilité en recettes et dépenses, dite également en finance. Cette technique de reddition des comptes était héritée des fonctionnaires de l'Etat chargés de la tenue des livres des finances publiques. Or ceux-ci ignoraient la notion de patrimoine et ne s'intéressaient qu'aux flux. Les questions d'amortissement leur étaient donc assez étrangères. Tel n'aurait pourtant pas dû être le cas dans l'industrie, car la fragilité des biens d'équipement entraînait leur usure rapide. L'économiste américain Kuznetz estime que la formation brute de capital fixe dépassait assez peu le remplacement des actifs usés. Les comptables étaient donc bien obligés de tenir compte du renouvellement des biens détruits dans le processus de production. C'est dans la marine marchande — avec son actionnariat multiple qui permettait de répartir les risques — que les gestionnaires furent aussi amenés à définir clairement le bénéfice à répartir entre les commanditaires après amortissement. Le concept de dépréciation s'étend de l'inventaire aux immobilisations. En 1675, on trouve dans les comptes de la Compagnie des Indes mention de "la moins-value par dépérissement" du "navire qui revient à 148.000 livres et qui, au plus, à son retour ne serait pas estimé 80.000, reste 64.800" (sic). Le dépérissement exprime la nature de ce processus dont la moins-value est l'effet. En 1798, le libellé de ces déductions comptables "pour dépérissement et non-valeurs" dans les livres de la Compagnie des Indes est très évolué pour l'époque. Les raisons en sont l'importance de ses actifs, la facilité des estimations périodiques de leurs valeurs marchandes, et le développement de l'actionnariat multiple. Get your free quote today!
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